Nous vivons une période où les enfants voient leur routine chamboulée. Certains se replient sur eux-mêmes, d’autres piquent des colères pour des riens.
Se fabriquer une cabane peut aider l’enfant à se sécuriser par lui-même. Qu’elle soit sous la table ou un arbre, la cabane constitue un refuge, une barrière de sécurité visible et tangible.
Découvrez les bienfaits des cabanes sur la sécurité intérieure. Vous aurez, vous aussi, le goût de construire votre forteresse de protection.
Les 6 bienfaits d’une cabane
1. Un mini-confinement dans ce grand confinement.
Puisque l’enfant n’a aucun contrôle sur les règles du «grand confinement», il se sent démuni, sans possibilité d’action. Dans sa cabane, il est le maître: il a le contrôle.
La psychologue et psychothérapeute Perrine Saada affirme, à propos des cabanes : « L’enfant crée ainsi une sorte de mini confinement dans le confinement. Mais celui-ci est choisi, et c’est lui qui en définit les modalités: qui rentre dans la cabane, quand, à quoi on joue, de quoi on parle ».
Pour que la cabane soit bénéfique, il est crucial de respecter l’intimité de l’enfant. Que vous respectiez les règles de sa cabane apporte de la sécurité à l’enfant. Il verra son cocon comme un espace positif et rassurant où il peut se retirer lorsqu’il en a besoin.
2. Combler le vide social et la perte de repères
L’école est en pause, on ne voit plus les amis. Les parents sont en télétravail, il ne faut pas déranger… Cette perte de repères fragilise l’enfant. La construction d’une cabane aide à combler ce vide et permet de se réapproprier le réel, tout en laissant place à l’imagination.
3. Utiliser l’imaginaire pour gérer l’insécurité et l’anxiété
Dans la cabane, tout est possible. Une fillette y a établi un hôpital pour les oursons malades ; un garçon s’en est fait une base de défense contre l’envahisseur.
Dans l’imaginaire, on a du pouvoir sur tout : guérir la maladie, défendre sa famille. L’enfant se donne du pouvoir : il peut changer le monde. Cela l’aide à gérer son insécurité.
4. Un enfant pleinement actif et autonome
Le processus de construction est aussi important que l’utilisation. Lorsqu’il construit, l’enfant est libre et en action. Il combat le figement qui peut survenir en situation de stress. Et il ressent de la satisfaction lorsque sa cabane est achevée. Renforcez ce sentiment en photographiant la cabane ; vous pouvez la partager sur les réseaux sociaux.
Télécharge le guide gratuit:
L’origine des réactions émotionnelles chez l’enfant; comprendre pour mieux intervenir.
Expliquer enfin les comportements !!
Démystifier les réactions réflexes chez les enfants.
Comprendre que le comportement n’est pas une cause mais une conséquence.
Ne plus subir les comportements de résistance.
Enrichir ta connexion émotionnelle avec l’enfant.
5. Interdit aux parents !
Les enfants sont des éponges émotionnelles. Ils perçoivent l’inquiétude des parents par une expression faciale, un changement d’attitude ou une tension dans la voix.
Dans cette situation, Perrine Saada souligne : « La cabane représente la sécurité affective qui lui manque alors qu’il ne sent pas son parent stable émotionnellement – et qui le serait face à cette situation ? »
La psychologue Anne Sophie Gromil ajoute : « Lorsqu’il est dans la maison, l’enfant entend parler confinement, coronavirus, les parents peuvent être stressés. Dans la cabane, les enfants n’auront pas ce stress, et ce sera leur moment. »
C’est pourquoi il est important que la cabane soit interdite aux parents, sauf sur invitation.
6. Un cocon de sécurité : comme le ventre de maman !
L’enfant peut également utiliser son lit comme refuge, et s’entourer de coussins, de couvertures et de doudous, pour recréer un cocon.
« D’un point de vue symbolique et psychanalytique, la cabane représente l’enveloppe originelle, maternelle, rassurante, contenante », analyse Perrine Saada.
Le laisser tout virer à l’envers ?
Faut-il laisser les enfants utiliser les coussins du divan, occuper les racoins et les corridors, dormir sur des couvertures poussiéreuses ou directement sur le sol ?
Oui. Si la cabane leur apporte du réconfort dans cette situation inconfortable, il faut les laisser se l’approprier.
Inciter les enfants à se faire une cabane ?
Faut-il pousser les enfants à se créer un petit nid ? « On peut leur proposer, si c’est un jeu qu’ils n’ont pas l’habitude de mettre en œuvre. Mais il faut être attentif à leur réponse. Et surtout veiller à ce que les angoisses de confinement ne les poussent pas à un repli sur soi absolu. En construisant des cabanes, l’enfant devient son propre prescripteur de bonheur. », conclut la psychologue Perrine Saada.
Quoi faire avec la cabane après le confinement ?
Demandez à votre enfant s’il souhaite déplacer sa cabane, et où il le souhaite. Lorsqu’il aura besoin de se recentrer, de s’isoler des nombreuses stimulations sensorielles qui l’entourent, cet espace sera disponible juste pour lui.
Où faire la cabane ?
Pourquoi ne pas faire ça dans leur chambre ? Simplement parce que tout le monde peut y entrer ! L’enfant a besoin d’un endroit où son intimité est respectée à 100%. C’est le point le plus important à comprendre.
Des idées de cabanes
- Une maisonnette en bois à l’extérieur ou dans un arbre (la belle saison est arrivée!);
- Une cabane dans votre salon à l’aide de coussins, draps, et couvertures;
- Une tente (ou tipi indien!) que vous montez à l’intérieur de votre maison;
- Un lit-cabane (en-dessous de leur lit);
- Une maisonnette en carton qu’il pourra décorer;
- Sous les escaliers (si votre maison le permet);
- Une cachette dans le garde-robe.
Écrivez-nous et partagez-nous des photos des cabanes que vous aurez créées avec vos enfants! Nous serons enchantés de voir comment vous les avez aidés à créer leur petit cocon-refuge de sécurité !
Sachez que nous sommes avec vous et que vous pouvez en tout temps communiquer avec nous pour nous parler de vos inquiétudes et besoins en matière d’outils.
Références :
Formation en ligne: Rockio Pépito: les fondamentaux
Interviens avec portée auprès d’enfants agités, angoissés, opposants ou hypersensibles sans te sentir surchargé?
L'intégration des réflexes primitifs de Moro et de RPP: la pièce manquante du puzzle
WoW! Ça tombe tellement à point. Nous avons 3 enfants de 2-6-8 ans et ils n’arrêtent pas de faire des cabanes depuis le début du confinement. Tente dans le salon, dehors, repère d’espion, cabane avec doudou puis déménage la cabane dans la chambre… tout s’explique avec cet article! Merci! On avait tendance à leur refuser l’exclusivité et on voulaient qu’ils règlent les conflits d’accès à leur cabane en partageant… mais on se rend compte qu’on doit plutôt les laisser gérer!
On va se réajuster!
Merci MH, de votre commentaire. Je suis heureuse de lire que cet article vous as permis de vous réajuster et de vois la situation sur un nouvel angle. Je suis certaine que bien des parents vivent la même réalité que vous et seront contents de lire votre commentaires et de se sentir moins seuls, merci du partage.
À ce propos, nous sommes entrain de créer un vidéo avec cet article, pour qu’il soit encore plus accessible. Ce serait chouette de voir vos cabanes. Si le coeur vous en dit, on pourrait les intégrer au vidéo. Je suis sure que ça pourrait inspirer d’autres parents.
Vous pouvez nous les envoyer à cette adresse: info @neurogymtonik.com
Nous avons un enfant adopté à l’âge de 9 ans (a vécu dans un groupe de handicapés en orphelinat), dans le spectre autistique et malentendant, qui a maintenant 16 ans et qui passe la plupart de ces temps libres dans sa cabane dans le jardin. L’été il dort même dedans.
Bonjour Fillion, merci de votre commentaire qui éclaire encore plus sur ce besoin qu’à l’enfant de se construire des cabanes pour se créer un monde à lui qui fait du sens et qui lui apporte de la sécurité. Ça fait combien de temps qu’il utilise les cabanes ? Est-ce que vous voyez que ça lui apporte quelque chose ?