« Je ne sais pas à quoi jouer. Mes jeux sont plates. J’ai rien à faire. »
Les bienfaits du jeu libre sont indéniables. Jouer librement permet à l’enfant de mieux gérer son comportement et ses émotions puis de développer une meilleure autonomie émotive et éducative.
Toutefois, puisque l’enfant est tellement habitué à être dirigé, encadré voire limité dans ses choix, il a parfois un peu de difficulté à retrouver son élan de créativité et de liberté pour jouer librement. Comme adulte, c’est important de tolérer l’inconfort de l’enfant et lui laisser explorer cet ennui afin qu’il puisse développer ses réflexes de créativité et d’autonomie!
Le jeu libre développe les capacités de l’enfant
Comme la plupart des scientifiques, Einstein a fait de nombreux essais-erreurs à partir de sa créativité et d’un espace d’expérimentation libre dans lequel il a pu s’amuser à assouvir sa curiosité. Cela l’a mené à remporter le prix Nobel de physique en 1921. Dans le livre « Einstein never used flash cards » coécrit par Kathy Hirsh-Pasek, professeure en psychologie, et Dre Roberta Michnick Golinkoff, les autrices soulèvent le fait que trop d’encadrement et trop d’activités dirigées vers un objectif pédagogique ne rendent pas l’enfant plus performant pour autant. Elle cite ainsi l’exemple d’Einstein qui a été reconnu comme un physicien émérite sans pourtant avoir été élevé dans un cadre éducatif aussi exigeant et axé sur la performance.
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L’origine des réactions émotionnelles chez l’enfant; comprendre pour mieux intervenir.
Expliquer enfin les comportements !!
Démystifier les réactions réflexes chez les enfants.
Comprendre que le comportement n’est pas une cause mais une conséquence.
Ne plus subir les comportements de résistance.
Enrichir ta connexion émotionnelle avec l’enfant.
Permettre l’autonomie émotive et éducative chez l’enfant
Laisser l’enfant se créer son propre univers ludique et imaginaire, en lui offrant l’espace nécessaire pour qu’il apprenne à vivre en société, s’apaiser et se détendre lui-même puis développer sa capacité à résoudre des conflits intérieurs ou extérieurs.
En lui offrant un cadre directif ou limitatif, on intervient et limite cette zone d’apprentissage libre qui lui est tellement essentielle pour développer son intelligence et sa flexibilité mentale.
Les neurosciences ont d’ailleurs prouvé que même les petits jeux en apparence, banals et sans but, stimulent des fonctions essentielles du cerveau. Comme quoi, les jeux libres sont tout aussi éducatifs et bénéfiques que les activités dirigées ou pédagogiques fortement recommandées aux enfants.
Le jeu libre réduit l’anxiété chez l’enfant
En 1984, une étude a démontré que l’enfant (3-4 ans), lors de sa première journée à la maternelle, réussissait le mieux à apaiser son anxiété en jouant seul et librement, tandis que les enfants qui étaient demeurés avec leur enseignante pour écouter une histoire en groupe n’avaient pas atteint ce même apaisement.
Ce qui est fascinant, c’est que le jeu libre ne stimule pas le cerveau de la même façon que les activités comportant des règles préétablies et un cadre rigide.
- L’enfant qui joue aux cubes développe son langage.
- L’enfant qui joue au lego ou qui se bagarre, amicalement, développera de meilleurs réflexes pour résoudre un problème en aiguisant sa pensée de façon originale!
- Les jeux de rôles, eux, permettront à l’enfant de s’affirmer et de respecter l’affirmation des autres en acceptant de partager le pouvoir décisionnel et de ne pas toujours être le gagnant ou l’élu du rôle convoité.
Le fait de s’exposer lui-même à des frustrations qu’il réussira à résoudre avec ses pairs lui permet de développer sa souplesse, son empathie et sa pensée abstraite grâce à ses projections imaginaires.
Mieux intervenir auprès de l’enfant grâce aux 3R
Selon Kathy Hirsh-Pasek et Roberta Michnick Golinkoff, il est pertinent de se questionner sur les 3R pour nous guider dans nos interventions pédagogiques et éducatives.
1. Réfléchir à mes motivations pour :
- Acheter un jeu pour l’enfant
Est-ce en lien avec ses défis et ses centres d’intérêt ou est-ce pour le rendre plus performant?
- Inscrire l’enfant à une activité
Est-ce compatible avec ses intérêts où je l’y oblige pour qu’il prenne de l’avance ou rattrape un retard?
- Instruire l’enfant quotidiennement
Suis-je sans arrêt en mode éducatif ou est-ce que je laisse aussi l’enfant vivre des moments libres et créatifs, au quotidien, sans but ni apprentissages à faire.
2. Résister à la surstimulation et la performance
Quand nous serons tentés, comme adultes, de nous soumettre à la pression de performance et de sur stimulation éducative, rappelons-nous que cela coupe les ailes de créativité et d’autodéveloppement de l’enfant.
En évitant de nous comparer comme parent ou intervenant et en assumant de laisser plus d’espace à la liberté et la créativité, on permet à l’enfant de ne pas grandir dans un rythme effréné et anxiogène qui contrevient à ses propres élans et besoins.
3. Recentrer notre présence sur l’essentiel
En étant présents à l’enfant qui joue ou en jouant librement avec lui, nous pourrons voir :
- L’évolution dans le temps de son processus d’apprentissage;
- Les défis qu’il se lance;
- Ses efforts:
- Sa capacité à trouver des solutions;
- Sa capacité de concentration;
- Son sentiment de fierté lors de l’accomplissement.
Nourrir le lien de confiance avec l’enfant
Nous pourrons aussi en profiter pour lui faire des reflets bienveillants sur sa persévérance, sa curiosité, sa concentration, son audace à relever de nouveaux défis et le féliciter dans tous les petits pas qu’il franchit vers l’atteinte de son objectif.
C’est une belle façon de maintenir un lien chaleureux et significatif avec l’enfant pour qu’il se sente vu, reconnu et aimé dans la liberté d’être ce qu’il est et d’expérimenter à partir de ses élans de curiosité .
Faire confiance à l’enfant, c’est lui permettre de puiser dans ses ressources internes pour pouvoir expérimenter l’autonomie et la créativité pour répondre à ses propres besoins via ce bel espace d’apprentissage qu’offre le jeu.
Es-tu prêt.e à te laisser surprendre par les capacités de l’enfant à stimuler et développer lui-même son intelligence et ses propres stratégies d’apprentissage par le jeu libre?
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Sources :
Einstein never used flash cards : How Our Children Really Learn – And Why They Need to Play More and Memorize Less, Kathryn Hirsh-Pasek et Roberta Michnick Glinkoff. Éditions Rodale Press. (Non traduit en français)
https://www.cerveauetpsycho.fr/sd/psychologie/pourquoi-jouer-est-indispensable-8485.php
Cerveau et psycho, N.122, juin 2020
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