Augustin est un petit garçon de 7 ans, très joyeux, touche-à-tout, curieux, qui aime bouger, mais qui rencontre de grandes difficultés dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture : « ça m’énerve ! » me dit-il.
Ses parents me l’amènent donc en séance pour l’aider dans ses apprentissages.
Il est, par ailleurs, très tactile, et a un besoin constant de bouger : il grimpe sur les genoux de ses parents, et lorsque ce ne sont pas les genoux, il grimpe sur le tabouret, la table de massage, le comptoir, etc. Dès qu’on lui donne une consigne ou qu’on lui demande d’ajuster un comportement, il devient susceptible. Il est ainsi très sensible à l’opinion d’autrui.
Il a beaucoup de difficulté à rester assis calmement pendant quelques minutes. « ça gigote comme s’il y avait des fourmis dans tout mon corps ! » En classe, on lui reproche également de manquer d’attention et d’être distrait : à chaque fois qu’il entend un bruit derrière son dos, il se retourne.
Lorsque l’enseignante propose un exercice d’écriture, il se met dans un tel état de stress, qu’il perd instantanément les notions qu’il a pourtant apprises.
Son enseignante et ses parents m’ont confié qu’il a des conduites particulières avec ses vêtements, comme des manies. Il éprouve souvent le besoin de serrer le plus fort possible sa ceinture de pantalon. Les étiquettes de ses vêtements le dérangent tellement qu’il demande à ce qu’elles soient coupées avec précision.
Plusieurs activités quotidiennes lui sont complexes à réaliser, comme si ses mouvements avaient de la difficulté à s’organiser. Il n’arrive pas à faire du vélo, manque d’équilibre, trébuche et tombe souvent en courant, et mange très maladroitement.
Les seuls moments de répit arrivent lorsque sa maman lui caresse le dos le soir : il peut alors s’apaiser et s’endormir détendu.
Augustin est né par césarienne programmée, la période des vacances étant peu propice à la gestion d’un calendrier spontané à la clinique où il devait naître… Sa maman ayant vécu un précédent accouchement plutôt « sportif », a accepté cette proposition de l’équipe médicale.
Lorsqu’il était bébé, il refusait les câlins, il n’était bien ni dans les bras de maman, ni dans son lit, ni au sol. Un tour en voiture était nécessaire pour qu’il s’endorme.
Détestant être au sol, il n’a jamais eu l’envie de ramper ni de marcher à 4 pattes, cherchant à se lever le plus tôt possible.
L’acquisition de la propreté a été très longue, et le langage a pris un retard toujours visible aujourd’hui.
Saviez-vous que…
…. le foetus développe in utero des programmes moteurs qui vont lui permettre d’effectuer au moment le plus opportun une chorégraphie très précise pour naître, et que fort de cette activation motrice et réflexe, il va pouvoir ensuite découvrir puis conscientiser l’existence et l’usage de son corps, ramper, marcher à 4 pattes et atteindre la verticalité à un stade où il est neurologiquement prêt.
Ces mouvements réflexes qui lui ont permis de naître et de survivre (respirer, s’alimenter, etc.) sont aussi responsables de la maturité de ses sens : l’équilibre, la proprioception, le toucher, l’audition, la vision, etc. Ainsi, son cerveau va peu à peu devenir capable de « filtrer » toutes les informations sensorielles (plusieurs millions chaque minute) et traiter uniquement celles qui lui sont nécessaires. Il pourra ainsi mieux comprendre le monde dans lequel il grandit et développera un sentiment de sécurité.
Chez Augustin le filtre sensoriel ne fonctionne pas de façon optimale: les bruits, les tissus, les étiquettes le gênent et déclenchent sans cesse des mouvements incontrôlés de son corps, des mouvements réflexes très primitifs qui le font basculer instantanément en mode « survie », rendant impossible toute activité cognitive (imaginez devoir vous concentrer plusieurs heures avec quelqu’un vous chatouillant sans cesse le dos).
Ces réflexes primitifs, qui n’ont pas été utilisés pour passer le canal utérin (puisque césarienne) restent partiellement à l’état latent dans l’organisme d’Augustin. Imaginez des joueurs de football sur le banc de touche, toujours prêts à bondir…
D’ailleurs son schéma corporel global n’est pas encore stabilisé : son dessin l’illustre clairement.
Voici la description qu’il en fait :
« C’est un garçon très gentil mais très méchant aussi. »
« Tu n’as pas dessiné les jambes ? »
« Mais si ! Elles sont là en bas… »
Il a fallu 3 séances d’accompagnement à Augustin pour sortir de ce fonctionnement primitif et lui permettre de faire croître son beau potentiel. Des séances, mais aussi un travail à la maison de répétition d’un programme de mouvements rythmiques à raison d’une dizaine de minutes quotidiennes. Des mouvements effectués avec plaisir, réclamés par Augustin dont l’attitude, la posture, les ressources cognitives et la maturité émotionnelle ont été transformés en quelques semaines.
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