Saviez-vous que plus de 80% des enfants du préscolaire sélectionnés pour cette étude avaient des réflexes primitifs toujours actifs? C’est éloquent!
Ce manque d’intégration ou de maturité peut causer des difficultés d’attention, de traitement sensoriel, de comportement, de développement et d’apprentissage.
Les auteurs de la présente étude se sont concentrés sur l’aspect psychomoteur pour confirmer le lien de cause à effet entre les réflexes archaïques actifs et les difficultés motrices. Ceux-ci sont à la source du développement de l’attention et des habiletés liées à l’apprentissage.
L’étude
L’étude, réalisée en Pologne et conduite par Gieysztor et al, porte sur 35 enfants d’âge préscolaire (de 4 à 6 ans) en bonne santé. Elle mesure l’impact des réflexes primitifs sur le développement psychomoteur.
Les outils utilisés sont: le test des réflexes primitifs pour les enfants élaborés par Sally Goddard et le test de compétences motrices (test MOT 4-6) en 18 tâches.
Réflexes et immaturité
Cette étude démontre que les réflexes primitifs n’ayant pas terminé leur maturation causent de l’immaturité, peuvent affecter le développement psychomoteur et produire des difficultés sociales et scolaires dans la vie de l’enfant.
Pour que l’enfant devienne mature du côté psychomoteur, son système nerveux central a besoin d’être mature. La maturation de celui-ci se fait par la transition d’un état réactif (réponse du tronc cérébral: réflexes archaïques actifs) vers un état actif (réponse du cortex: réflexes archaïques intégrés).
Pour aider à intégrer les réflexes, la technique du Rythmic Movement Training (RMTi) est d’une grande efficacité: par des mouvements doux et des bercements en rythme (comme ceux de bébé), on aide les réflexes à atteindre leur maturité pour qu’ils s’intègrent totalement.
Résultats
Les chercheurs ont réussi à prouver qu’il existe une forte corrélation (un lien statistique) entre les réflexes non-intégrés et les difficultés psychomotrices. Puisqu’il en est ainsi, les chercheurs recommandent fortement que l’évaluation des réflexes primitifs actifs se fasse de façon régulière et automatique, lors des rendez-vous chez le pédiatre, par exemple.
De plus, ils conseillent d’intervenir rapidement pour travailler sur les réflexes et réduire les symptômes associés. Ceux-ci peuvent inclure de l’hypersensibilité, des troubles de développement (moteur, cognitif, émotionnel, sensoriel, social), des défis d’attention et d’apprentissage, des crises émotionnelles, etc.
Le RTAC : le réflexe le plus immature
Pour cette étude, trois réflexes ont été testés: le réflexe tonique asymétrique du cou (RTAC), le réflexe tonique symétrique du cou (RTSC) et le réflexe tonique labyrinthique (RTL).
Le réflexe le plus actif chez les enfants est le RTAC. Celui-ci peut causer des confusions droite/gauche, des difficultés à travailler les deux côtés du corps en même temps, une faible concentration, des défis en écriture et en mathématiques. Il est primordial que ce réflexe atteigne sa maturité avant l’entrée à l’école pour éviter des difficultés.
Seulement 6 % des enfants ont réussi à attraper un bâton
Pour évaluer les habiletés psychomotrices, les chercheurs ont utilisé le Motor Proficiency Test (test MOT 4-6), constitué de 18 tâches. La tâche qui s’est avérée la plus facile (complétée par 94% des enfants) était de rouler autour de l’axe long du corps. La tâche la plus difficile a été d’attraper un bâton, complétée par seulement 6% des enfants.
Garçons et filles: une différence?
Les données sont similaires entre les garçons et les filles. Voici un graphique comparant le niveau de rémanence des réflexes primitifs (en manque de maturation) chez ceux-ci.
Ce graphique illustre que près du tiers des enfants (garçons et filles) ont intégré leurs réflexes à seulement 50%: c’est énorme! Remarquez bien qu’il y a seulement 11% des filles et 13% des garçons qui n’ont aucun réflexe actif.
80 % des enfants de 4 à 6 ans ont de réflexes actifs
Ces chiffres signifient que plus de 85% des enfants d’âge préscolaire (89 % chez les filles et 93 % chez les garçons) ont des réflexes non-intégrés, à différents niveaux.
Lorsqu’ils arrivent à l’école, ces enfants présentent des comportements immatures; ils ne peuvent faire autrement puisque leur système nerveux n’a pas complété son développement. Il manque, à ces enfants, les fondations sur lesquelles ils pourront bâtir leurs apprentissages, autant scolaires que sociaux.
Des résultats similaires chez les enfants d’âge scolaire
Grzywniak [15] a étudié le niveau des réflexes primitifs chez des enfants d’âge scolaire en bonne santé. Il a remarqué que 55% de ces enfants avaient des réflexes primitifs actifs.
Les enfants nés avant terme : plus de réflexes actifs
Constat intéressant: les enfants nés avant terme montrent un plus haut niveau de réflexes non-intégrés que les enfants nés à terme. Ils ont également un niveau plus bas d’habiletés motrices.
Tester pour prévenir les difficultés
Ces résultats nous mènent à dire que des tests sur l’intégration des réflexes devraient être faits systématiquement par les pédiatres et professionnels de la santé lors des visites médicales périodiques. Ces tests permettraient une intervention thérapeutique avant l’entrée à l’école, pour prévenir des difficultés subséquentes.
Comprendre l’immaturité plutôt que soulager que les symptômes!
L’étude montre la nécessité d’évaluer à fond les enfants pour identifier les causes des problèmes moteurs dans l’immaturité du cerveau. Plutôt que d’axer sur les symptômes, le plan de traitement devrait s’attarder à la racine du problème. Par la suite, on pourra travailler des habiletés telles que l’équilibre, la motricité fine, les troubles posturaux, etc.
Grâce à la plasticité du cerveau, il est possible de travailler sur l’intégration des réflexes et d’arriver à calmer les symptômes dérangeants.
Intégration des réflexes: offrir une seconde chance au cerveau
Ces techniques permettent de donner au cerveau de l’enfant une «deuxième chance» de passer à travers les étapes manquantes [16-19]. – C. Grzywniak
De nouvelles techniques, dont le Rythmic Movement Training (RMTi), permettent de revisiter les séquences précoces du développement du cerveau et d’aider les réflexes à s’intégrer.
Celui-ci est particulièrement efficace puisqu’il combine le mouvement et le rythme. Les mouvements du RMTi procurent un meilleur contrôle moteur, du tonus musculaire, de l’attention et une meilleure gestion des comportements et de l’impulsivité.
Conclusion
En conclusion, les réflexes primitifs demeurés actifs ou en manque d’intégration (même à un faible niveau) ont un impact organisationnel sur les habiletés psychomotrices.
L’évaluation régulière des réflexes actifs contribuerait à améliorer le développement psychomoteur précoce chez les enfants, et à prévenir plusieurs difficultés sociales et académiques.
Que ce soit à la suite de tests ou par mesure préventive, la technique d’intégration du RMTi peut être d’une grande efficacité, car elle permet d’établir/de rétablir les connexions du cerveau fragilisées par des réflexes archaïques actifs.
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