Les neurosciences ont démontré que les enfants imitent ce qu’on ressent et pas seulement ce qu’ils voient, par le biais des neurones miroirs et de la coloration émotionnelle. Nous te proposons donc des phrases efficaces pour susciter l’empathie et 2 activités pour sensibiliser à l’empathie.
Les singes et les neurones miroirs
Les chercheurs italiens Rizzolati & Sinigaglia ont découvert que les « neurones miroirs », présents dans notre cerveau, fonctionnaient selon « un mécanisme de résonance ».
C’est grâce à des expérimentations sur des singes qu’ils ont pu déceler l’existence de ces neurones. Leurs études ont démontré que le singe qui en observait un autre reproduisait le schéma neuronal de son acolyte en s’imaginant lui-même ressentir la même chose ou faire la même action et ce en étant uniquement observateur.
Mimétisme gestuel et émotionnel chez l’enfant
Cet effet miroir est aussi présent chez le bébé qui nous retourne un sourire ou chez l’enfant qui fait une moue triste ou apeurée en voyant l’adulte devant lui triste ou en panique.
Ce mimétisme automatique est la manifestation des neurones miroirs, soit la reproduction inconsciente de l’action et de l’émotion vue en l’autre, comme un miroir nous projetant une représentation à laquelle on s’identifie.
Les neurones miroirs seraient ainsi à la source de l’effet contagieux de nos émotions. Par exemple, un fou rire général dans la classe ou une tension palpable dans un groupe après qu’un enfant ait été réprimandé.
La « coloration émotionnelle »
La « coloration émotionnelle » est le nom qu’on donne au phénomène de transfert d’émotions entre des personnes en interaction. Un peu comme si ces personnes se connectaient, l’une à l’autre, en mode ”bluetooth”, au niveau émotionnel et ce grâce à leur empathie. C’est peut-être de là que vient l’expression « déteindre les uns sur les autres » 😉
Les neurones miroirs et l’empathie
Grâce à cet effet miroir et cette résonance, entre lui et l’autre, l’enfant peut développer des habiletés favorisant l’empathie :
- Saisir le sens des codes sociaux propres aux différentes interactions sociales;
- Se mettre à la place de l’autre;
- Comprendre et anticiper les actions d’un autre individu;
- Faire un transfert inconscient d’émotions vers l’autre.
Il sera donc très bénéfique et signifiant pour l’enfant d’être exposé à des réflexions, des mises en situation et des activités qui aiguiseront l’expression de son empathie pour que ça puisse devenir un réflexe naturel.
Des mots pour accroître l’empathie
- « Je te comprends. »
Un premier pas important vers l’empathie est de développer son écoute en étant attentif aux émotions de l’autre. En modélisant, comme adulte, cette forme d’accueil et d’écoute envers l’enfant, on lui apprend à développer son empathie envers autrui.
- « Peux-tu te mettre à sa place ? »
En questionnant l’enfant sur les émotions des autres, on peut l’amener à réfléchir à ce que l’autre ressentirait dans une situation donnée versus comment lui se sentirait dans cette même situation.
Si l’enfant a de la difficulté à y arriver, on peut lui demander de décrire le visage de la personne qui vit cette situation. Il décrira ainsi l’émotion qu’il a pu observer sur le visage de l’autre et développera ainsi son ouverture à comprendre ce que l’autre vit.
- « As-tu une idée de comment faire sourire Damien? »
Stéphanie Couturier, thérapeute psychomotricienne et sophrologue, suggère de choisir un moment calme pour inciter l’enfant à se mettre à la place de l’autre. Selon Stépĥanie travailler l’empathie de façon efficace c’est permettre à l’enfant d’avoir une distance émotive pour qu’il puisse s’appuyer sur ses propres émotions pour comprendre ce que l’autre vit, sans être submergé par celles-ci. On pourra alors lui demander de quelle façon il pourrait s’y prendre pour susciter, par exemple, de la joie ou de la surprise, chez l’autre.
- « Peux-tu trouver dans ton cœur assez d’amour pour lui pardonner? »
Reconnaître les émotions de l’enfant et le questionner sur l’intention et les émotions de celui qui l’a blessé lui permettra de pardonner en comprenant la situation de manière plus globale et empathique.
Un petit rituel de pardon aide à dissoudre la rancoeur et nourrir le lien. Par exemple, un petit mot doux, un dessin, un câlin et un regard sincère,etc.
2 activités pour sensibiliser l’enfant à l’empathie
Puisqu’il n’y a rien de plus signifiant que les émotions et l’expérience concrète pour ancrer un apprentissage, nous te suggérons ces 2 petites activités qui susciteront assurément de belles discussions et de belles prises de conscience chez l’enfant.
La feuille de papier
- Prendre 2 toutous et les asseoir sur une chaise (6 ans et moins) ou imaginer avec l’enfant 2 personnages hypothétiques en leur donnant un nom puis l’inscrire sur un papier et le coller sur chacune des chaises.
- Prendre deux feuilles de papier et dessiner un coeur au centre de chaque feuille et déposer une feuille devant chaque toutou ou personnage imaginaire.
- Dire à l’enfant que le coeur dessiné sur la feuille représente le coeur du toutou ou du personnage, soit ses émotions/sentiments.
- Demander à l’enfant de nommer de belles choses à l’un d’eux (tu es beau, je t’aime, tu sens bon…)
- Proposer ensuite à l’enfant de nommer le contraire (tu es laid, je te déteste, tu pues) à l’autre toutou/personnage. *Pour chaque affirmation blessante, lui demander de froisser la feuille.
- Déplier ensuite la feuille et la replacer devant le personnage/toutou.
- Comparer l’état des 2 feuilles et faire le parallèle entre les mots et les émotions qu’ils suscitent vs l’état émotionnel et les dommages permanents causés chez celui qui les reçoit.
Le défenseur
Cet exercice proposé par Stéphanie Couturier est particulièrement touchant, car il permet à l’enfant d’incarner l’empathie et la bienveillance en pleine conscience.
As-tu d’autres suggestions pour aider un enfant à être plus empathique? Partagez-nous tes trucs. On veut t’entendre!!!
0 commentaires