Il nous arrive tous de perdre patience. On est parents. On est intervenants. On est des humains. On a aussi notre limite et, des fois, il nous arrive de nous emporter et de manquer de bienveillance dans nos interventions.
Plus fatiguĂ©s, on donne nos consignes avec une certaine impatience⊠Cela viendrait affecter lâestime de soi du petit enfant en construction et gĂ©nĂ©rer du stress. Je sais que ce nâest pas ça quâon veut crĂ©er.Â
LâĂ©ducation bienveillante, tu en as entendu parler? Ici, je me suis amusĂ©e Ă ressortir les grands principes sous forme de commandements. De belles pistes pour mieux comprendre la maturation du cerveau et pour satisfaire les besoins de lâenfant.Â
Les 7 commandements bienveillants
1- Les Ă©motions de lâenfant tu accueilleras.
Ăviter de dire «Ce nâest rien!»
Un enfant se fait mal⊠On lui rĂ©pond: «Ce nâest rien, dans 2 minutes, tu nâauras mĂȘme plus mal»âŠÂ
Pour lui: ce nâest pas rien et, oui, ça fait peut-ĂȘtre encore faire mal.
Câest lâĂ©quivalent de lui dire: «Câest juste une rupture, il y en aura dâautres!»
Il nây a pas de bonnes ou de mauvaises Ă©motions. Une Ă©motion sert Ă renseigner sur lâĂ©tat intĂ©rieur dâune personne. Tout simplement. Lui dire: «Ăa fait mal, je comprends. Tu pleures. Tu as eu peurâŠÂ» fera plus facilement son chemin et sera beaucoup plus rĂ©confortant!
2- Les rĂšgles dâavance tu fixeras.
Ăviter de dire: «Combien de fois faut-il que je te le rĂ©pĂšte?»
Nos enfants veulent bien faire. Quand on rĂ©pĂšte, câest souvent parce quâon sâimpatiente. Notre consigne est transmise avec du stress plutĂŽt quâavec bienveillance. Ce stress est reçu par lâenfant. Il ne sera pas pleinement disponible pour Ă©couter et collaborer.Â
Garde aussi en tĂȘte quâil est normal pour les enfants de 7 ans et moins de ne pas intĂ©grer les rĂšgles dĂ©finitivement! Dâailleurs, le dĂ©veloppement du cerveau ne sâachĂšve que vers 30 ans. Certains auteurs disent mĂȘme 40 ans…
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3- Au POSITIF tu formuleras.
Ăviter de dire: «Ne cours pas!». Prioriser: «Marche!»
Ne «cours pas» contient Ă la fois une consigne «cours» et un concept Ă ne pas appliquer. Il est plus facile pour une consigne de se frayer un chemin dans son petit cerveau en construction en lui disant ce quâil a le droit de faire.
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4- De ses comportements tu dissocieras ton enfant.
Ăviter de dire: «Tu mâĂ©nerves, tu es bĂȘte!»Â
Ce petit humain en construction ne cherche quâĂ jouer et Ă dĂ©couvrir. il ne comprend pas les consĂ©quences de ses actes, lorsquâil Ă©tend de la farine partout autour de lui. Une rĂ©action du genre: «Tu es bĂȘte!» ou «Tu fais toujours des bĂȘtises!» fera son chemin dans son cerveau et il va retenir «je suis nul». Alors que ce nâest pas lui le problĂšme, mais plutĂŽt son comportement.
Une approche bienveillante pourrait ressembler Ă : «Lucas, je comprends que tu aimes jouer avec la farine et dĂ©couvrir ce qui tâentoure. Comme je tâai dĂ©jĂ expliquĂ©, il y a un endroit pour le faire. Viens, on va ramasser.» Ici, on a encouragĂ© lâestime de soi de Lucas et son aptitude Ă rĂ©parer ce quâil a fait. En bonus, on a Ă©vitĂ© de lui faire intĂ©grer quâil est un enfant «tannant». Parce que plus on lui dit quâil est tannant, plus il va nous prouver quâil peut lâĂȘtreâŠ
5- De ton enfant tu nâinterprĂ©teras point les intentions.
Au lieu de chercher le caprice derriĂšre lâaction, cherche le besoin derriĂšre lâaction.Â
Avant 5 ans, la partie du cerveau (cortex prĂ©frontal) qui est impliquĂ©e dans le contrĂŽle des Ă©motions nâest pas mature. Lâenfant est incapable de prendre du recul sur ses actes ou sur ce quâil vit. Ainsi, un bambin ou un jeune enfant vivra ses Ă©motions de maniĂšre beaucoup plus intense quâun adulte.
Quand Antoine fait une «crise de bacon», il ne cherche pas Ă te manipuler. Demande-toi: «Quâest-ce que son petit cerveau dâenfant cherche Ă mâexprimer dans ce langage Ă©motif? Le besoin dâĂȘtre entendu? De sĂ©curitĂ©? De canaliser son Ă©nergie?»
Aide-le Ă prendre du recul et Ă apprendre Ă nommer ce quâil vit. Avec un code de couleur: rouge (colĂšre), jaune (contrariĂ©tĂ©) et vert (joie), demande-lui de dire de quelle couleur il se sent. Tu lâaideras Ă apprendre Ă reconnaĂźtre ses Ă©motions. Â
6- Un cadre tu garderas et de souplesse tu useras.
Ăvite de dire: «Câest comme ça parce que câest comme ça».Â
Autrement dit, aie une main de fer dans un gant de velours. Souvent, on ne veut pas revenir sur notre position par peur de se sentir manipulĂ© par lâenfant. Ce nâest pas nĂ©cessairement le cas. Tu peux mettre de la souplesse lorsque vient le temps de prendre le bain ou de mettre ses bottes, alors que certaines choses se doivent dâĂȘtre plus encadrĂ©es, comme des rĂšgles de sĂ©curitĂ©.
Il peut ĂȘtre bon de se poser la question «pourquoi est-ce que jâimpose telle chose?». Si la rĂ©ponse ressemble à «aucune idĂ©e, câest un rĂ©flexe», profites-en pour mettre tes gants de velours!
7- Ton enfant tu apaiseras.
Un cùlin, un geste ou un regard affectueux ont une énorme importance sur le développement de nos mini-humains!
Il a Ă©tĂ© prouvĂ© quâun enfant angoissĂ©, frustrĂ© ou en colĂšre sĂ©crĂšte des hormones de stress qui rendent plus difficile le dĂ©veloppement de son petit cerveau. Lorsquâun enfant se sent apaisĂ© (chose quâil a beaucoup de difficultĂ© Ă faire en petite enfance), il sĂ©crĂšte des hormones de bonheur (ocytocine, dopamine, endorphineâŠ) et son cerveau Ă©volue positivement.
Il a donc besoin de la prĂ©sence dâun adulte pour lâaider Ă sâapaiser. Et câest par un simple geste dâapaisement physique comme un cĂąlin que tu peux mettre toute cette magie en Ćuvre!
LâĂ©ducation bienveillante
Et voilĂ ! AprĂšs seulement quelques minutes de lecture, tu es plus outillĂ© pour intervenir de façon bienveillante avec les enfants qui tâentourent! Tu aides Ă crĂ©er des mini-humains pleins de confiance et dâempathie, qui deviendront Ă leur tour des humains bienveillants.
Merci de faire le choix de l’Ă©ducation bienveillante!
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