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Les enfants ne jouent plus… Hausse d’anxiété et de dépression

par | Oct 26, 2018 | Anxiété, Dépression, Jeux

Regardez autour de vous. Il est peu commun, de nos jours, de voir des groupes d’enfants jouer dehors; et si vous en trouvez, ils sont probablement là, assis l’un à côté de l’autre, rivés sur un écran de téléphone.

Ou encore ils sont en uniforme, suivant les directives des entraîneurs, pendant que leurs parents les regardent faire leurs prouesses avec joie.

Où est la place du jeu libre ou du jeu spontané, dans lequel l’enfant s’engage par lui-même?

Où sont ces activités qu’il invente avec ses pairs, pour construire sa représentation du monde?

 

Plusieurs facteurs entravent le jeu libre des enfants.

Les parents ont un horaire chargé, avec de plus en plus de responsabilités. Ils sont préoccupés par les nouvelles (intimidation, prédateurs d’enfants), alors ils limitent et encadrent le jeu extérieur.
Puisqu’ils sont conscients des bienfaits de l’activité physique sur la cognition, et vivent dans l’angoisse de la non-réussite scolaire, ils inscrivent très vite leurs enfants dans des cours de judo, de natation, de ballet. Les enfants se retrouvent eux aussi avec des horaires chargés, remplis d’activités planifiées, où l’autonomie et le jeu libre sont alors mis au rancard.

 

Le déclin de jeu affecte le développement émotionnel de l’enfant.

Les enfants ne jouent plus: hausse d’anxiété et de dépressionUn article paru dans l’American Journal of play relate comment le temps de jeu a diminué chez beaucoup d’enfants, et comment cela affecte le développement émotionnel, ce qui conduit à l’augmentation de l’anxiété, à la dépression et à des problèmes d’attention et de maîtrise de soi chez les jeunes.

Depuis 1955 environ, « la pratique du jeu libre chez les enfants est en baisse constante, en partie, du moins, parce que les adultes exercent un contrôle de plus en plus grand sur leurs activités », explique l’auteur Peter Gray, Ph.D. et professeur émérite de psychologie au Collège de Boston.

L’auteur entend par «jeu libre» tout jeu non structuré où l’enfant s’engage à jouer librement, par lui-même, de manière autonome.

 

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Ne plus subir les comportements de résistance.

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5 avantages du jeu libre pour déjouer l’anxiété et la dépression des enfants.

1- Développer ses propres intérêts.
En choisissant librement leurs activités de jeu, les enfants s’orientent grâce à leur curiosité; ils apprennent à mener à bien des projets, à développer leur motivation et à préciser leurs intérêts d’une manière qui peut leur servir tout au long de leur vie.

2- Apprendre à prendre des décisions, résoudre des problèmes et suivre des règles.
Les enfants ne jouent plus: hausse d’anxiété et de dépression​Les enfants négocient à la fois l’environnement physique et social à travers le jeu. Ils interagissent, coopèrent et apprennent à résoudre des problèmes et à prendre des décisions basées sur leur ressenti ce qui leur donne un sentiment de maîtrise de leur monde.

Les gens qui ressentent qu’ils maitrisent leur destin ont beaucoup moins de probabilité de devenir anxieux ou déprimés que ceux qui croient qu’ils sont dépendants ou victimes de situations indépendantes de leur volonté.

3- Apprendre à gérer leurs émotions.
Lorsqu’ils jouent, les enfants sont dans des situations physiques et sociales où ils font l’apprentissage de la gestion des émotions. Dr Gray précise que « les personnes souffrant de troubles anxieux décrivent que la perte de contrôle de leur émotions est l’une de leurs plus grandes peurs, provenant de la peur qu’a la personne de perdre le contrôle d’elle-même. »

4- Créer des habiletés sociales saines et traiter les autres comme égaux.
Les enfants ne jouent plus: hausse d’anxiété et de dépression
Le jeu social est le moyen d’enseigner aux jeunes qu’ils n’ont pas plus important ou ont plus de valeur que les autres, et qu’ils doivent tenir compte des besoins et des désirs des autres comme égaux aux leurs, autrement ils seront exclus du jeu.

5- Le jeu est source de bonheur.
« Nous avons non seulement enlevé les joies du jeu, nous les avons remplacées par des activités stressantes émotionnellement.
Nous en sommes venus à la conclusion que pour protéger les enfants du danger et pour les éduquer, nous devons les priver de l’activité, même si ça les rend heureux, et placer plus d’heures où ils sont plus ou moins continuellement dirigés et évalués par des adultes.

Hélas, ce décor semble presque conçu pour produire l’anxiété et la dépression ! »

Dr Gray.

 

Favorisez le jeu libre de vos enfants réduit l’anxiété et la dépression!

Il y a eu une augmentation notable de l’anxiété et de la dépression, de 1950 à nos jours, chez les adolescents et les jeunes adultes. Le taux de suicide a quadruplé, de 1950 à 2005, chez les enfants de moins de quinze ans; et pour les 15 à 25 ans, cela a doublé.

Les enfants ne jouent plus: hausse d’anxiété et de dépressionLorsque les parents comprennent le rôle majeur du jeu libre dans le développement sain de leur enfant, et que celui-ci contribue aux bases du développement d’adultes émotionnellement sains, ils comprennent que leur horaire est beaucoup trop organisé.

Puisqu’il est parfois difficile d’abandonner une structure qui permet de gérer le temps et les responsabilités, les parents peuvent commencer doucement par ouvrir des plages horaires au calendrier, avec« rien » à l’horaire, pour justement permettre à leur enfant d’explorer ce jeu libre.

Lorsque nous en sommes conscients, le premier pas est beaucoup plus facile à faire!

 

Référence :
Traduction et adaptation d’un texte de : https://www.theatlantic.com/health/archive/2011/10/all-work-and-no-play-why-your-kids-are-more-anxious-depressed/246422/

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12 Commentaires

  1. Amezouj

    Tres intéressant! Un hrand merci à l’équipe!

    Réponse
    • Cindy Boiteau

      Plaisir Amezouj, merci de nous suivre et de nous lire 🙂

  2. Caroline

    Bonjour,
    C’ est Tellement pertinent ce que vous écrivez , je rêve que mon dernier de 4 ans profite à fond de ses jeux spontanés comme j’ai pu le faire enfant (au fond du lotissement avec presque tout les gosses qui y vivaient -amis ou pas- pour jouer, faire des cabanes, refaire le monde…) mais comment peut on faire aujourd’hui ??? J’envoi le mien dès que possible chez son pote et vice et versa, on les amène au parc, ils vont jouer dans le jardin et jouent à leurs jeux sans directive à côté de ça effectivement, je bouche les trous non occupés par du multisport, atelier culinaire et piscine tout ça sans contrainte pour lui au contraire, tout a été validé « en équipe » pour que ça reste un plaisir. À contrario, j’aurai aimé perso que mes parents m’inscrivent dans une activité encadrée pour que je connaisse autre chose que le spontané.
    Mais, nous devons nous adapter à ce nouveau « rythme » de vie, à notre vécu, notre environnement, … tout en restant attentif à nos petits et c’est pas simple.

    Réponse
    • Cindy Boiteau

      Bonjour Caroline,

      Oui, je sais c’est pas évident avec notre rythme de société! L’idéal c’est de proposer eux enfants deux types d’activités: des activités encadrés et d’Autres de jeu spontané. Dans le jeu spontané, au début, les enfants en savent pas quoi faire et vont s’ennuyer. Ce ne sera pas facile é tolérer. Il faut les laisser ‘tourner en rond » et  » s’ennuyer ».

      À un moment donné, cet état deviendra trop long et utiliserons leur imagination et créativité pour se créer un passe-temps. Si ils sont toujours organisées dans des activités structurés, ile ne peuvent pas développer cette créativité à s’occuper eux-mêmes et à développer des intérêts. La période des fêtes arrive, c’est surement un bon temps pour faire l’expérience avec votre enfant.

      Au plaisir de vous lire 🙂

  3. G. Landry

    Garder vos enfants des enfants. Pas de pression pour devenir des adultes…st ce qu’ ils s assoient sur vos genoux , vous conté leur journée, parlent de leurs meilleurs amis , vous conte certains événements qui les a blesses, se sentent bien collés sur papa ou maman (ou grands-parents ),sont capable de s ouvrir d une façon spontanée etc… ????????

    Réponse
    • Cindy Boiteau

      Oui, Gaby, ce sont toutes ces petites choses simples là des moments de la vie, qui permettent aux enfants de se sentir en sécurité et d’avoir ensuite la confiance d’explorer le monde et de jouer.
      Bravo pour votre présence, vous êtes inspirante !

  4. Geneviève Poulin

    Wow! Ça fait réfléchir et je trouve que cet article s’adresse aussi aux adultes. Nous sommes des modèles et nous aussi avons besoin de temps libres « rien » afin de laisser place à l’imagination. Nous sommes constamment organisés et n’avons plus de temps pour nous. Il y a de plus en plus de dépressions, de burn-out et d’anxiété chez les jeunes et les moins jeunes. Laissons de la place à la spontanéité, le rire, le non planifié, les décisions improvisées…vive l’équilibre. -orthopédagogue

    Réponse
    • Cindy Boiteau

      Tellement d’accord avec toi Geneviève. Et si on prenait des moments dans la période des fêtes pour justement « rien faire », du « non planifié », du « non-structuré », faire du libre, du spontané, ne rien prévoir et laisser les journées se dessiner tranquillement vers ce qu’elles ont envies… Juste à y penser, ça détend le corps et l’esprit. Si on ne peut le faire, on peut le faire en le visualisant, pour tranquillement créer un espace dans son esprit pour accueillir ces moments et les rendre possible.

      Bonne expérimentation et au plaisir de te lire 🙂

  5. Thérèse

    Très bel article.

    Réponse
    • Cindy Boiteau

      Merci Thérèse de votre commentaire. Et oui, et ces informations sont si essentielles et doivent tellement être partagées ! Merci de nous lire, merci de nous suivre. Nous sommes entrain de préparer une série de trois articles qui risque de vous intéresser !

  6. Karine

    En petite enfance 0-5ans, les enfants ne jouent pratiquement pas par eux -mêmes à moins qu’on les anime.

    En période de jeux libres, les enfants me suivent partout et cherchent à interagir avec moi plutot que de se trouver un jeu.

    J’ai bien l’impression que l’anxiété et dépression viennent de la petite enfance où les parents sont absents. Dès l’âge de 10 mois – 1 an, ils vont 50 heures par semaine en service de garde et soufffrent de l’absence de leur figure d’attachement.

    Papa et maman s’absentent aussi en soirée ou les week end….

    Quand les parents sont présents physiquement, ils sont absents psychologiquement, trop préoccupés et stressés par leur travail et quotidien très chargé et à consulter leur téléphone cellulaire ou leur tablette.

    Le besoin affectif des enfants n’est clairement plus comblé de nos jours!

    J’ai hâte que quelqu’un se penche sur le sujet!

    Réponse
    • Cindy Boiteau

      Bonjour karine,

      Oui, Excellent réflexion… Ce serait un super beau sujet de texte, n’est-ce pas ? C’est un problème de société …

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